Connaissez-vous la misophonie ? Un mot peu usité qui désigne tout simplement la difficulté à supporter certains sons.
Votre collègue de bureau tapote sur son clavier ou son téléphone à longueur de journée et ça vous déconcentre ? Vous êtes mal à l’aise à table si quelqu’un mange bruyamment ? Impossible de dormir avec votre partenaire tant ses ronflements vous irritent ?
Peut-être souffrez-vous de misophonie. Ce terme apparu dans les années 2000 reste encore méconnu aussi bien du grand public que des professionnels de santé mentale. Pourtant il s’agit d’un trouble assez répandu qui peut toucher des personnes de tout âge. Cette gêne auditive se traduit le plus souvent par un simple agacement que l’on considère comme normal. Mais la misophonie peut aussi se manifester dans les cas les plus marqués par une forte anxiété qui affecte le quotidien au plus haut point.
La misophonie, de quoi s’agit-il ?
La misophonie se définit comme une aversion à certains sons produits par un autre individu.
Malgré la chronicité de cet état et le dysfonctionnement qu’il induit, la misophonie n’est pas répertoriée dans les classifications internationales. Peu d’études concernent ce trouble à l’heure actuelle. Les psychiatres informés peuvent établir leur diagnostic au moyen d’une grille d’évaluation spécifique à ce trouble, l’échelle de misophonie d’Amsterdam (A-MISO-S). Cette échelle est une adaptation du Y-BOCS (Yale-Brown Obsessive-Compulsive Scale), échelle utilisée pour mesurer le degré de troubles obsessionnels compulsifs.
Les sons impliqués ont le point commun d’être répétitifs, comme les bruits nasaux, gutturaux ou buccaux. Voici des exemples de sons qui peuvent provoquer de la misophonie : ronflement, mastication, claquement de lèvres, mâchement de chewing-gum, grincement des dents, aspiration d’un liquide à la paille).
Il peut s’agir aussi du bruit des glaçons dans un verre, du clic du stylo, ou du tapotement des doigts sur un clavier ou sur la table, cliquetis de la machine à laver.
Quelles sont les difficultés des personnes misophones ?
Ces bruits provoquent chez les personnes souffrant de misophonie une réaction immédiate d’aversion avec une anxiété, une colère et un sentiment de dégoût important. Il s’ensuit une envie impulsive de faire cesser ce son immédiatement afin de soulager ces perturbations.
Certains décrivent également un sentiment d’impuissance, pouvant aboutir à une agressivité physique ou verbale. Mais la plupart du temps, les sujets souffrant de misophonie mettent en place des stratégies d’évitement pour éviter toutes les situations susceptibles de les confronter aux sons redoutés. Ainsi certains portent des boules Quies® ou des écouteurs pour couvrir le bruit qui les dérange avec de la musique.
La plupart des personnes concernées par la misophonie évoque un sentiment de honte. En effet, elles ont souvent conscience que ces stratégies d’évitement perturbent leur fonctionnement social, professionnel et familial.
Il faut toutefois distinguer ce trouble des acouphènes ou de la phonophobie (peur d’entendre des sons environnants, due à une sensation auditive insupportable).
Si vous vous sentez concerné.e et que vous souhaitez échanger avec d’autres personnes sur cette problématique, vous pouvez rejoindre un groupe privé de discussion sur la misophonie.
Quelles sont les causes de ce trouble et les facteurs de risque ?
Plusieurs états psychologiques ou pathologiques sembleraient favoriser le développement de la misophonie.
Par exemple :
- Des anomalies cérébrales avec l’hyperactivation du cortex insulaire inférieur et du lobe frontal
- Des troubles anxieux et dépressifs
- Des TOC (troubles obsessionnels compulsifs)
- misophonie et haut potentiel : une hypersensibilité ou un « haut potentiel » pourraient être un facteur de risque
- Des épisodes traumatiques, notamment durant l’enfance
- Le stress post traumatique (TSPT)
- La présence d’acouphènes (une étude de 2021 estime une prévalence de 10%)
- Le syndrome de Gilles de la Tourette
Comment traiter la misophonie ?
On oriente généralement les personnes souffrant de misophonie vers une prise en charge psychothérapeutique.
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) s’imposent comme les plus adaptées.
Par ailleurs, les études sur le sujet constatent que les traitements médicamenteux comme les anxiolytiques ou les antidépresseurs ne semblent pas avoir d’efficacité dans le traitement de la misophonie.
Misophonie : mes solutions pour la contrer
La première étape consiste à faire un bilan psycho émotionnel approfondi pour évaluer l’intensité de la misophonie et son éventuelle intrication avec d’autres troubles.
En effet, comme mentionné plus haut, la misophonie peut notamment impliquer des troubles anxieux ou dépressifs. Un accompagnement global peut s’avérer nécessaire, alliant un diagnostic et un suivi médical à une médecine préventive telle que la naturopathie.
Dans une approche holistique naturelle, je choisis les techniques naturopathiques les plus adaptées à chaque personne. Tout d’abord, micronutrition, phytothérapie et fleurs de Bach constituent la base d’un rééquilibrage global, pour retrouver un mieux être physique et mental sur le long terme.
De plus, pour un soulagement rapide et durable, j’utilise en parallèle la régulation émotionnelle Tipi. Il s’agit d’une approche de type TCC, très efficace pour venir à bout des perturbations émotionnelles et des troubles du comportement. En quelques séances, on observe une amélioration nette des difficultés.
On peut réguler d’une part les émotions et sentiments en lien avec la misophonie : dégoût, honte, colère, impuissance, agacement, irritabilité, impulsivité, culpabilité générée par les réactions agressives, anxiété, etc.
D’autre part un protocole spécifique auquel je suis formée par Luc Nicon permet de contrer la dimension compulsive ou comportementale de la misophonie si besoin.
En savoir plus : comment se passe une séance Tipi ?
Merci pour leur confiance à Farida, Bernard et Aurélie, qui m’ont inspiré cet article.
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